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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/77

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

est honnête à un homme sensuel, mais il est indigne et insupportable à un homme d’esprit.

« Ce serait un scandale à ma raison et une injure à ces faibles lumières que le ciel et la nature m’ont données, si je m’allais marier à la façon du vulgaire… Comme vous avez infiniment d’esprit, et que je ne suis pas des plus souffrants de ce côté, il faut que nous usions tous deux de la faveur que le ciel nous a faite et que nous honorions en nous-mêmes les grâces que nous avons reçues de nos auteurs. Il faut agir avec spiritualité, nous unir d’esprit et faire des serments glorieux qui soient autant au-dessus de la bassesse du mariage que le mariage est au-dessous du plaisir de la liberté. »

A vrai dire, aucune des prétentions puériles ou ridicules de ces précieux ne sont retenues par Sapho : la célèbre vierge semble ne s’être vouée au célibat