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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/78

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

que par esprit d’indépendance et par goût passionné de liberté. Son dédain du mariage est fait, avant tout, d’un extrême souci de dignité personnelle. C’est par là que Mlle de Scudéry me paraît mériter la qualification de féministe au sens moderne du mot.

Elle s’en explique dans le Grand Cyrus. « Il faut, dit Tissandre à Sapho, que vous ne regardiez pas le mariage comme un bien. — Il est vrai, répondit Sapho, que je le regarde comme un long esclavage. — Vous regardez donc tous les hommes comme des tyrans ? — Je les regarde du moins comme le pouvant devenir… Je connais bien qu’il y a des hommes fort honnêtes gens, qui méritent toute mon estime qui pourraient même acquérir une partie de mon amitié ; mais, encore une fois, dès que je les regarde comme maris, je les regarde comme des maîtres si propres à devenir