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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/84

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

permette « de faire à loisir le tissu de son roman », elle déclare tout net que le mariage même lui répugne.

« Pour moi, mon oncle, tout ce que je vous puis dire, c’est que je trouve le mariage une chose tout à fait choquante. Comment est-ce qu’on peut souffrir la pensée de coucher avec un homme nu ! »

On voit la déviation, et que Molière raille moins les vrais disciples de Mlle de Scudéry, qui répugnent au mariage par esprit d’indépendance, que ces fausses disciples qui s’en éloignent par pruderie ou par puérile vanité, dans la pensée que leur intellectualité supérieure ne saurait s’accommoder d’un état aussi vulgaire que celui du mariage. L’auteur de l’Ecole des Femmes et de l’École des Maris est plus souvent qu’on ne le croit d’accord avec certaines héroïnes de l’abbé de Pure et de Mlle de Scudéry, au moins sur les principes.