Aller au contenu

Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

Quoi qu’il en soit, le comique distingue entre les Madelons imitatrices de Julie d’Angennes, qui veulent avant tout « tisser leur roman à loisir », mais ne refusent point d’en envisager la conclusion, pourvu qu’on ne la presse pas trop, et les Cathos, disciples plus ou moins fidèles de Sapho, qui ne veulent point engager leurs sens dans leurs affaires de cœur et, ne reconnaissant de compatible avec leur « spiritualité » que l’amour platonique, écartent délibérément toute idée de mariage.

Ces distinctions n’existent plus guère, semble-t-il, à l’époque des Femmes savantes. On dirait que le pédantisme envahissant a fini par réunir en un seul type la précieuse prude et la précieuse romanesque. L’idéal de passion platonique dont Sapho avait osé rêver dégénérait, dans l’âme assez laide des Armandes, en une sorte de tartufferie répugnante et