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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/86

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

dangereuse. Il est permis, au surplus, de penser que la pruderie était ici, fréquemment, comme la dévotion des tartuffes, un commode manteau qui abritait bien des libertinages.

L’expérience, souvent, se chargea de démontrer à ces utopistes que la nature se venge des dédains dont on prétend l’accabler. Quoi qu’en pussent penser les spirituelles raisonneuses, une jeune fille aimable, et par hypothèse jolie, ne se laisse pas impunément « fleurer en liberté », pour parler comme Arnolphe. A moins qu’elles ne fissent comme Armande et n’écartassent les galants, à force de sottise prétentieuse, elles voyaient inévitablement et assez vite arriver la conclusion du roman[1]. La plupart de ces

  1. On sait que c’est précisément la thèse de la Princesse d’Élide. La nature, ou plutôt le dépit, finit par avoir raison des raisonnements que cette nouvelle Julie d’Angennes prenait pour une répugnance, invincible et naturelle. Elle déclarait la passion de l’amour avilissante.