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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/97

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

à celui de sa conservation. On parle quelquefois des intuitions en quelque sorte prophétiques de Diderot, dont les paradoxes, tant de fois, devancèrent ou la science ou les mœurs de l’avenir. Les raisonneurs des ruelles, précieuses frivoles et muguets poudrés, ont eu aussi de ces déconcertantes intuitions.

Cependant cette conception de l’amour libre n’est qu’une idée d’hommes ; les femmes montrent moins d’audace, encore que leurs suggestions ne manquent ni de hardiesse ni d’ingéniosité. Un des personnages de la Prétieuse, Mélanire, laisse entendre qu’il ne serait pas si déraisonnable d’en revenir au divorce.

J’entends bien que l’auteur se moque et qu’en réalité les discours qu’il prête ici à ses héroïnes ne sont reproduits que pour montrer à quelles conclusions jugées néfastes et impies pourraient conduire leurs plaintes et leur paradoxes.