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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/98

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

L’abbé de Pure déclare, dans la préface de son quatrième volume, qu’il a composé son roman sous l’empire de l’indignation. Il veut, par là, préciser que son intention a été surtout de mettre en lumière le danger de ces discussions. Mais eût-il éprouvé le besoin de manifester son « indignation », si tous les discours qu’il incriminait étaient de son invention ? A supposer qu’en effet il calomniât les précieuses et que ses griefs fussent imaginaires, à quoi rimait cette espèce de justification auprès de lecteurs parfaitement avertis de la supercherie ?

En tout cas, si les habituées des ruelles n’ont jamais énoncé les propositions subversives qui leur sont prêtées par l’abbé de Pure, il reste que ce dernier a entendu dans leurs réunions des maximes, des raisonnements qui, poursuivis jusqu’à leurs extrêmes conséquences, conduisaient logiquement à des conclusions jugées par