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Page:Beaufront - Grammaire et exercices de la langue internationale Esperanto, 1906.djvu/98

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EKZERCARO.

Aussi, page 36, n’avons-nous pas dit que ist marque le métier, mais qu’il marque la profession, mot dont le sens est infiniment plus étendu.

Nous appellerons donc pordisto (concierge, portier) l’homme qui a la garde d’une porte d’entrée, car cet homme s’occupe spécialement d’une porte, quoiqu’il ne fasse pas de portes. S’il avait la profession, non pas de garder mais de faire des portes, nous l’appellerions pordfaristo, comme nous appelons bierfaristo (brasseur), brandfaristo (bouilleur), celui qui fait la bière, l’eau-de-vie.

Le sens intime de an est membre de… Ainsi, comme les habitants d’un pays, les adeptes d’une religion, d’un parti, d’une société, etc., sont vraiment membres de ce pays, de cette religion, de ce parti, de cette société, etc., nous pouvons dire landano (un habitant du pays), urbano (citadin), Amerikano (un Américain), Parizano (un Parisien), kristano (chrétien), mahometano (mahométan), luterano (luthérien), partiano (partisan), klubano (clubiste), societano (sociétaire), senatano (sénateur), regnano (un membre de l’État), etc.

Cette explication sur le sens spécial de ist et de an fait comprendre que nous devions dire Esperantistoj et non Esperantanoj, car nous ne disons pas lingvano, propagandano, muzikano, etc. Par essence, l’Esperanto est une langue et on ne peut être membre d’une langue. Mais on peut, par contre, s’occuper spécialement de langues, de l’Esperanto, et être à cause de cela appelé linguiste ou Espérantiste.