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Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/236

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LETTRES DE VOYAGE

vais raconter les événements dramatiques des deux sièges qui ont rendu cette ville célèbre dans les annales de l’armée française. J’ai fait la connaissance, à Paris, en octobre dernier, du général Munier, ancien commandant en chef de l’armée française au Tonquin, et qui venait d’être nommé au commandement militaire de la province de Constantine, en remplacement du général Ritter, admis à la retraite. Le général m’avait invité à venir le voir à Constantine et je me suis naturellement empressé d’aller rendre mes hommages au vaillant officier qui, bien que jeune encore et général de division, en est arrivé à ne plus compter ses campagnes, ses blessures et ses décorations. Il habite à Constantine le palais de l’ancien sultan Ahmed-Bey. Ce palais qu’on a souvent comparé à une de ces demeures féériques décrites dans les Mille-et-une-nuits, renferme trois corps de logis principaux, servant à l’installation du général, de l’état major-général, de la direction du génie, du bureau arabe divisionnaire et du conseil de guerre. On remarque en entrant les fresques naïves qui décorent les parois des galeries, fresques représentant ici un combat naval et là, Constantinople. Ces peintures, œuvre d’un mahométan, sont exé-