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Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/238

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LETTRES DE VOYAGE

le général Trézel, et de la porte d’Ed-Djabia par le général Duvivier, les colonnes françaises étaient hachées par la mitraille ; c’eût été folie de s’engager plus avant et l’armée dût battre en retraite. C’est alors que le chef de bataillon du 2e léger, Changarnier, commença sa fortune militaire dans un combat d’arrière-garde qui sauva l’armée.

La France ne pouvait rester sous le coup d’un pareil échec, et le général Damrémont reçut l’ordre de s’emparer de Constantine. Le corps expéditionnaire de 10,000 hommes était divisé en quatre brigades commandées par le duc de Nemours, le général Trézel, le général Rulhières et le colonel Combes. L’artillerie avait à sa tête le général Valée ; le génie, le général Rohault de Fleury.


« L’armée arriva devant Constantine le 6 octobre 1837. Constantine, dit M. Pélissier de Raymond, l’un des combattants, se présentait, comme l’année précédente, hostile et décidée à une résistance énergique ; d’immenses pavillons rouges s’agitaient orgueilleusement dans les airs ; les femmes, placées sur le haut des maisons, poussaient des cris aigus auxquels répondaient par de mâles acclamations les défenseurs de la place. Bientôt le son grave du canon vint se mêler au bruit des voix de ces créatures humaines, et de nombreux projectiles tombèrent au milieu des groupes qui se présentaient