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Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/265

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LETTRES DE VOYAGE

une pyramide de riz ; trois ou quatre autres soucoupes, de petite dimension, contiennent l’une du poulet bouilli, servi tout découpé en menus morceaux, l’autre du porc frais ou du mouton également bouillis et découpés ; une autre du poisson frit. Le poulet est préparé à l’eau bouillante, où il a été précipité — voilez-vous la face, membres de la société protectrice des animaux ! — aussitôt que l’animal vivant a reçu une petite entaille au cou ; le riz est servi crevé, sans assaisonnement ; le mouton et le porc, jetés d’abord dans de l’eau bouillante parfumée à la cannelle, sont lavés avant d’être servis, et ensuite arrosés d’une certaine « eau de champignons » dont le roi a apporté une ample provision ; la préparation se complique quelquefois d’une sorte de bouillade d’œufs cassés directement sur la viande. Le roi se garnit la bouche d’une pincée de riz, il y introduit ensuite, à l’aide de petits bâtons d’ivoire, un morceau de volaille, puis il reprend une bouchée de riz, pioche dans la soucoupe au mouton, continue par une bouchée de porc, et recommence, passant alternativement en changeant de plat à chaque nouvelle bouchée. Pour toute boisson du thé pris en une seule fois après le repas.