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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 2, Barba, 1806.djvu/241

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une fable dont madame de la Noix parut satisfaite. Il sortit, et fut apprendre cette nouvelle à l’infortunée Marianne qui, ayant poussé un grand cri, tomba sans connaissance.

Le jeune homme, après avoir fait d’inutiles efforts pour la faire revenir, prit un parti fort extraordinaire, et qui était pourtant le seul convenable en cette occasion. Il connaissait madame de la Noix : sur le portrait avantageux que Marianne lui en avait fait, il ne balança pas à retourner chez elle ; et, après lui avoir demandé pardon de s’être mêlé d’une telle affaire, il lui avoua l’embarras dans lequel il se trouvait. Madame de la Noix le remercia d’avoir évité un éclat ; et, s’étant transportée au lieu où était Marianne, elle a fit porter chez elle. On la mit au lit, avant qu’elle pût reprendre ses esprits. Jugez de sa surprise, lorsqu’elle se vit entre les mains de sa rivale, mais d’une rivale qui la mit tout d’un coup à son aise. Rassurez-vous, mademoiselle,