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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 2, Barba, 1806.djvu/242

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lui dit madame de la Noix : vous êtes avec une amie qui partage vos peines, et qui est bien éloignée de chercher à les aggraver : je connais le mérite de mon époux, et je sais ce qu’il doit vous en coûter pour l’arracher de votre cœur ; mais que ne peut pas la vertu sur une ame faite comme la vôtre, et que n’en dois-je point espérer pour l’avenir ? En attendant, regardez vous ici comme chez vous, et comptez sur tout ce qui dépendra de moi pour adoucir votre situation.

Marianne avait le cœur bon ; l’amour l’avait séduite dans un âge où il est difficile de résister à ses charmes : le libertinage n’avait point de part à sa mauvaise conduite ; et son ame naturellement vertueuse, n’attendait, pour ainsi dire, que cette occasion, pour suivre son penchant naturel. Elle tendit les mains à madame de la Noix ; et, sans pouvoir exprimer parfaitement ce qui se passait en elle, elle assura que désormais elle s’attacherait à réparer tout le chagrin qu’elle lui