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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 2, Barba, 1806.djvu/243

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avait causé : elle fut bientôt remise de sa faiblesse. Madame de la Noix passait auprès d’elle tous les momens qu’elle pouvait dérober à son époux, et l’affermissait dans sa résolution de rentrer dans la voie du devoir. Deux jours après, monsieur de la Noix se trouva sans fièvre ; il fut touché des soins de son épouse, et se fortifia dans le dessein de lui rendre enfin ce qu’elle méritait.

Ce n’est pas qu’il ne ressentît souvent des retours pour Marianne ; mais ils n’étaient presque plus causés que par la crainte de la livrer au désespoir en l’abandonnant. Il s’en expliqua avec son épouse, lorsqu’il fut convalescent, et la conjura d’agréer qu’il fît un sort gracieux à cette pauvre fille. Il la pria même de se charger entièrement de cette affaire, parce qu’il n’aurait pas le courage de lui annoncer son changement. Madame de la Noix crut alors pouvoir lui apprendre ce qui s’était passé, et elle ne craignit point de faire appeler Marianne.