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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/155

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fois il rasait l’eau, et quelquefois il allait donner du nez contre les vitres ; en vain, il remplissait l’air de ses cris avec une voix qui ressemblait au son d’un pot cassé ; les éclats de rire ne permettaient pas de les entendre.

Nouronihar, ivre de jeunesse et de gaieté, était bien accoutumée aux eunuques des harems ordinaires ; mais elle n’en avait jamais vu d’aussi dégoûtant ni d’aussi royal : aussi se divertissait-elle plus que toutes les autres. Enfin elle se mit à parodier des vers Persans, et chanta : « Douce et blanche colombe qui vole dans les airs, donne quelque œillade à ta fidèle compagne. Gazouillant rossignol, je suis ta rose ; chante-moi donc quelques couplets agréables ».

Les sultanes et les esclaves, animées par ces plaisanteries, firent tant jouer l’escarpolette que la corde se cassa, et que le pauvre Bababalouk tomba comme une tortue au milieu du bain. Il se fit un cri général ; douze petites portes qu’on n’apercevait