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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/177

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suave vapeur distillait sur son visage une pluie d’essence de rose. Une douce symphonie résonnait dans la caverne ; sur les bords de la cuve, se trouvaient des habillements royaux, des diadèmes et des plumes de héron, toutes étincelantes d’escarboucles. Pendant qu’elle admirait cette magnificence, la musique cessa, et une voix se fit entendre disant : Pour quel Monarque a-t-on allumé ces cierges, préparé ce bain et ces habillements qui ne conviennent qu’aux Souverains, non seulement de la terre, mais même des puissances talismaniques ? — C’est pour la charmante fille de l’Émir Fakreddin, répondit une seconde voix. — Quoi ! repartit la première, pour cette folâtre qui consume son temps avec un enfant volage, noyé dans la mollesse, et qui ne fera jamais qu’un mari pitoyable ! — Que me dis-tu ! reprit l’autre voix ; pourrait-elle s’amuser à de telles niaiseries, quand le Calife brûle d’amour pour elle, le Souverain du monde, celui qui doit jouir des trésors des Sultans préadamites,