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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/176

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tudes ! En parlant ainsi, elle avança toujours. Soudain, des degrés pratiqués dans le roc se présentèrent à ses yeux ; la lumière augmentait et paraissait sur sa tête au plus haut de la montagne. Elle monta audacieusement les degrés. Lorsqu’elle fut parvenue à une certaine hauteur, la lumière lui parut sortir d’une espèce d’antre ; des sons plaintifs et mélodieux s’y faisaient entendre : c’était comme des voix qui formaient une sorte de chant, semblable aux hymnes qu’on chante sur les tombeaux. Un bruit, comme celui qu’on fait en remplissant des bains, frappa en même temps ses oreilles. Elle découvrit de grands cierges flamboyants, plantés ça et là dans les crevasses du rocher. Cet appareil la glaça d’épouvante : cependant elle continua de monter ; l’odeur subtile et violente qu’exhalaient ces cierges la ranima, et elle arriva à l’entrée de la grotte.

Dans cette espèce d’extase, elle jeta les yeux dans l’intérieur, et vit une grande cuve d’or, remplie d’une eau dont la