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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/180

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bois d’aloès. Ensuite marchait gravement Bababalouk, qui n’était pas trop content de la visite, et branlait la tête. Vathek, habillé magnifiquement, le suivait de près. Sa démarche était noble et aisée ; on aurait admiré sa bonne mine, quand même il n’eût pas été le Souverain du monde. Il s’approcha de Nouronihar, et, lorsqu’il eut fixé ses yeux rayonnants, qu’il avait seulement entrevus, il fut tout hors de lui. Nouronihar s’en aperçut, et elle les baissa aussitôt ; mais son trouble augmentait sa beauté, et enflammait davantage le cœur de Vathek.

Bababalouk, connaisseur en pareilles affaires, vit qu’à mauvais jeux il fallait faire bonne mine, et fit signe à tout le monde de se retirer. Il parcourut tous les coins de la salle pour voir si personne ne s’y était caché, et il vit des pieds qui sortaient du bas de l’estrade. Bababalouk les tira à lui sans cérémonie, et, voyant que c’étaient ceux de Gulchenrouz, il le mit sur ses épaules, et l’emporta en lui faisant