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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/184

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Lorsque Fakreddin fut remis de l’œillade du Calife, il se mit sur son séant, et regardant autour de lui pour voir si ce dangereux prince était sorti, il fit appeler Shaban et Sutlémémé, et, les tirant à part, il leur dit : Mes amis, aux grands maux, il faut des remèdes violents. Le Calife porte l’horreur et la désolation dans ma famille ; je ne saurais résister à sa puissance ; un autre de ses regards me mettrait au tombeau. Qu’on me serve cette poudre assoupissante qu’un Derviche apporta de l’Arracan. J’en donnerai à ces deux enfants une dose dont l’effet dure trois jours. Le Calife les croira morts. Alors, feignant de les enterrer, nous les porterons dans la caverne de la vénérable Meimouné, à l’entrée du grand désert de sable, près de la cabane de mes nains ; et, quand tout le monde sera retiré, vous Shaban, avec quatre eunuques choisis, vous les transporterez près du lac où vous aurez fait porter des provisions pour un mois. Un jour pour la surprise, cinq pour les pleurs, une