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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/194

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loua Allah et le Prophète, on soupa bien maigrement, et on s’en retourna aux feuilles sèches. Nouronihar et son petit cousin furent bien aises de trouver que les morts couchaient dans la même cabane. Comme ils avaient assez dormi, ils s’entretinrent le reste de la nuit de ce qui s’était passé, et cela toujours en s’embrassant de peur des esprits.

Le lendemain au matin, qui fut bien sombre et pluvieux, les nains montèrent sur de longues perches plantées en guise de minarets, et appelèrent à la prière. Toute la congrégation s’assembla : Sutlemémé, Shaban, les quatre eunuques, quelques cigognes qui s’ennuyaient de la pêche, et les deux enfants. Ceux-ci s’étaient traînés languissamment hors de leur cabane, et comme leurs esprits étaient montés sur un ton mélancolique et tendre, ils firent leurs dévotions avec ferveur. Après cela, Gulchenrouz demanda à Sutlemémé et aux autres, comme ils avaient fait de mourir si à propos, pour eux. — Nous nous