Aller au contenu

Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’ange exterminateur qui a conduit nos âmes après les vôtres, nous a assuré que le châtiment de votre vie molle et voluptueuse sera borné à passer une longue suite d’années dans ce triste lieu, où le soleil se montre à peine, où la terre ne produit ni fruits ni fleurs. Voilà nos gardiens, continua-t-elle, en montrant les nains ; ils pourvoiront à nos besoins : car des âmes aussi profanes que les nôtres tiennent encore un peu à leur grossière existence. Pour tous mets vous ne mangerez que du riz ; et votre pain sera trempé dans les brouillards qui couvrent sans cesse ce lac.

À cette triste perspective, les pauvres enfants fondirent en pleurs. Ils se prosternèrent devant les nains, qui, soutenant parfaitement bien leur personnage, leur firent, selon la coutume, un discours bien beau et bien long, sur le chameau sacré qui devait, dans quelques milliers d’années, les porter au paradis des fidèles.

Le sermon fini, on fit des ablutions, on