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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/217

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Calife : Cher souverain de mon cœur, je vous suivrai, s’il le faut, jusqu’au-delà de Caf dans le pays des Afrites ; je ne craindrai pas de grimper pour vous au nid de la Simorgue, qui, après Madame, est l’être le plus respectable qui ait été créé. Voilà, dit Carathis, une jeune fille qui a du courage et des connaissances. Nouronihar en avait assurément ; mais, malgré toute sa fermeté, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser quelquefois aux grâces de son petit Gulchenrouz, et aux journées de tendresse qu’elle avait passées avec lui : quelques larmes mouillèrent ses yeux et n’échappèrent pas au Calife ; elle dit même tout haut et par inadvertance : Hélas ! mon doux cousin, que deviendrez-vous ? À ces mots, Vathek fronça le sourcil et Carathis s’écria : Que signifient ces grimaces, qu’a-t-elle dit ? Le Calife répondit : Elle donne mal à propos un soupir à un petit garçon aux yeux langoureux et aux douces tresses, qui l’aimait. — Où est-il ? repartit Carathis ? il faut que je fasse connaissance avec ce