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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/218

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joli enfant ; car, poursuivit-elle tout bas, j’ai dessein, avant que de partir, de me remettre en grâce avec le Giaour ; il n’y aura rien de plus appétissant pour lui que le cœur d’un enfant délicat, qui s’abandonne aux premières impulsions de l’amour.

Vathek, en sortant du bain, donna ordre à Bababalouk de rassembler ses troupes, ses femmes, et les autres meubles de son sérail, et de tout préparer pour partir dans trois jours. Quant à Carathis, elle se retira seule dans une tente, où le Giaour l’amusa avec des visions encourageantes. À son réveil, elle vit à ses pieds Narkès et Cafour, qui, par leurs signes, lui apprirent qu’ayant mené Alboufaki aux bords d’un petit lac pour y brouter une mousse grise passablement vénéneuse, elles avaient vu des poissons bleuâtres, comme ceux du réservoir au haut de la tour de Samarah. — Ah ! Ah ! dit-elle, je veux aller sur les lieux à l’instant même ; au moyen d’une petite opération, je pourrai rendre ces poissons oraculaires : ils m’éclairciront beaucoup de