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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/225

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ma vigilance, tu ne serais bientôt que le Commandeur des tourtes ; tes Croyants ont renié la foi qu’ils t’avaient jurée ; Motavekel, ton frère, règne dans ce moment sur la colline des chevaux pies ; et si je n’avais pas quelques petites ressources dans notre tour, il ne lâcherait prise de sitôt. Mais afin de ne pas perdre du temps, je ne te dirai que quatre mots ; plie tes tentes, pars ce soir même, et ne t’arrête nulle part à baliverner. Quoique tu aies manqué aux conditions du parchemin, il me reste encore quelques espérances ; car, il faut avouer que tu as fort joliment violé les lois de l’hospitalité, en séduisant la fille de l’Émir, après avoir mangé de son sel et de son pain. Ces sortes de manières ne peuvent que plaire au Giaour ; et si tu fais en route encore quelque petit crime, tout ira bien, et tu entreras en triomphe dans le palais de Suleïman. Adieu ! Alboufaki et mes négresses m’attendent à la porte.

Le Calife n’eut pas le mot à répondre à tout cela ; il souhaita un bon voyage à sa