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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/239

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d’une vaste rampe, parvint sur la terrasse qui était pavée de carreaux de marbre, et semblable à un lac uni, où nulle herbe ne peut croître. À la droite, étaient des phares rangés devant les ruines d’un palais immense, dont les murs étaient couverts de diverses figures ; en face, on voyait les statues gigantesques de quatre animaux qui tenaient du griffon et du léopard, et qui inspiraient l’effroi ; non loin d’eux, on distinguait à la clarté de la lune, qui donnait particulièrement sur cet endroit, des caractères semblables à ceux qui étaient sur les sabres du Giaour ; ils avaient la même vertu de changer à chaque instant ; enfin, ils se fixèrent en lettres arabes, et le Calife y lut ces mots : « Vathek, tu as manqué aux conditions de mon parchemin ; tu mériterais d’être renvoyé ; mais, en faveur de ta compagne et de tout ce que tu as fait pour l’acquérir, Eblis permet qu’on t’ouvre la porte de son palais, et que le feu souterrain te compte parmi ses adorateurs. »

À peine avait-il lu ces mots, que la mon-