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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/244

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éclairées par des torches ardentes et par des brasiers dont la flamme s’élevait en pyramide jusqu’au centre de la voûte. Ils arrivèrent enfin en un lieu, où de longs rideaux de brocart cramoisi et or, tombaient de toutes parts dans une confusion imposante. Là, on n’entendait plus les chœurs de musique ni les danses : la lumière qui y pénétrait semblait venir de loin.

Vathek et Nouronihar se firent jour à travers ces draperies, et entrèrent dans un vaste tabernacle tapissé de peaux de léopards. Un nombre infini de vieillards à longue barbe, d’Afrites en complète armure, étaient prosternés devant les degrés d’une estrade, au haut de laquelle, sur un globe de feu, paraissait assis le redoutable Eblis. Sa figure était celle d’un jeune homme de vingt ans, dont les traits nobles et réguliers semblaient avoir été flétris par des vapeurs malignes. Le désespoir et l’orgueil étaient peints dans ses grands yeux, et sa chevelure ondoyante tenait