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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/253

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ils en horreur ? Non, ce n’est pas toi qui m’as mené dans ce lieu détestable, ce sont les principes impies par lesquels Carathis a perverti ma jeunesse, qui ont causé ma perte et la tienne : ah ! que du moins elle souffre avec nous ! En disant ces douloureuses paroles, il appela un Afrite qui attisait un brasier, et lui ordonna d’enlever la princesse Carathis du palais de Samarah, et de la lui amener.

Après avoir donné cet ordre, le Calife et Nouronihar continuèrent de marcher dans la foule silencieuse, jusqu’au moment où ils entendirent parler au bout d’une galerie. Présumant que c’étaient des malheureux qui, comme eux, n’avaient pas encore reçu leur arrêt final, ils se dirigèrent d’après le son des voix, et trouvèrent qu’elles partaient d’une petite chambre carrée, où sur des sofas étaient assis quatre jeunes hommes de bonne mine et une belle femme, qui s’entretenaient tristement à la lueur d’une lampe. Ils avaient tous l’air morne et abattu, et deux d’entre