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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/257

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des maris pour tes femmes, je l’aurais mis à la torture, si j’en avais eu le temps ; mais, comme j’étais pressée, je l’ai seulement fait pendre, après lui avoir tendu un piège pour l’attirer auprès de moi, aussi bien que les femmes ; je les ai fait enterrer toutes vivantes par mes négresses, qui ont ainsi employé leurs derniers moments à leur grande satisfaction. Pour Dilara, qui m’a toujours plu, elle a montré son esprit en se mettant ici près au service d’un Mage, et je pense qu’elle sera bientôt des nôtres. Vathek était trop consterné pour exprimer l’indignation que lui causait un tel discours ; il ordonna à l’Afrite d’éloigner Carathis de sa présence, et resta dans une morne rêverie, que ses compagnons n’osèrent troubler.

Cependant Carathis pénétra brusquement jusqu’au dôme de Suleïman, et, sans faire la moindre attention aux soupirs du Prophète, elle ôta audacieusement les couvercles des vases, et s’empara des talismans. Alors, élevant une voix telle qu’on n’en avait jamais entendu dans ces lieux, elle força les Dives