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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/258

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à lui montrer les trésors les plus cachés, les magasins les plus profonds, que l’Afrite lui-même n’avait jamais vus. Elle passa par des descentes rapides qui n’étaient connues que d’Eblis et des plus puissants de ces favoris, et pénétra au moyen de ces talismans jusqu’aux entrailles de la terre d’où souffle le sanfar, vent glacé de la mort ; rien n’effrayait son cœur indomptable. Elle trouvait cependant chez tout ce monde qui portait la main droite sur le cœur une petite singularité qui ne lui plaisait pas.

Comme elle sortait d’un de ces abîmes, Eblis se présenta à ses regards. Mais, malgré tout l’imposant de sa majesté, elle ne perdit pas contenance et lui fit même son compliment avec beaucoup de présence d’esprit : ce superbe Monarque lui répondit : Princesse, dont les connaissances et les crimes méritent un siège élevé dans mon empire, vous faites bien d’employer le loisir qui vous reste ; car les flammes et les tourments qui s’empareront bientôt de votre cœur vous donneront assez d’occupation.