Aller au contenu

Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sans peine pour le premier de ces deux points, mais on se l’explique moins aisément pour le second, en présence du testament de Colomb, aussi authentique qu’il est sublime, et dans lequel il se déclare né à Gênes, de parents génois. En dépit d’une déclaration si précise, nombre de villes et de villages, soit dans le Montferrat et le Plaisantin, soit dans les rivières de Gênes, se disputent encore aujourd’hui l’honneur d’avoir donné le jour à Colomb. Le village maritime de Cogoleto ou Gogoreto, à peu de distance de Gênes, montre avec orgueil la cabane où il serait né, suivant la version la plus populaire de toutes, et peut-être, la moins éloignée de la vérité(b).

La situation de la famille Colomb n’était, à cette époque, ni aussi humble, ni même tout à fait aussi pauvre qu’on pourrait l’inférer de quelques-uns des détails qui précèdent. Bien que déchue par défaut de fortune, elle faisait partie de la noblesse(c). Plusieurs témoignages en répondent. Ne sait-on pas, d’ailleurs, que dans la plupart des républiques italiennes, républiques à la fois marchandes et guerrières, aucune profession artistique, industrielle ou même manuelle, n’encourait ombre de défaveur, pourvu qu’elle fût exercée honnêtement ou habilement. De même qu’a Florence, un gentilhomme pouvait, sans déroger, être fabricant de soieries, de même à Gênes, un fabricant de draps (textor panorum) pouvait, sans étonner personne, prendre un blason pour enseigne de sa boutique.

Le père de Colomb était propriétaire, à Gênes, de deux maisons dont l’emplacement est connu, et dans l’une desquelles on a tout lieu de croire que naquit Christophe Colomb ; il possédait encore