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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/23

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un petit bien patrimonial dans la vallée de Nura, et quelques pièces de terre aux environs de Quinto.

Aussi se trouva-t-il en état de faire donner à ses fils une première éducation sans laquelle l’aîné n’eût pas même pu concevoir l’idée de son immortelle entreprise, et qui permit aux deux autres d’y concourir utilement, comme nous le verrons bientôt.

Ajoutons vite, pour la satisfaction de nos lecteurs, que ce bon père vécut assez pour jouir d’un résultat mille fois plus glorieux sans doute qu’il n’avait pu l’attendre de ses soins, mais dont il serait injuste de refuser une part à sa tendresse éclairée, et peut-être même inspirée.

Il ne faudrait pas croire cependant que l’instruction que reçut le jeune Colomb dépassât de beaucoup les premiers éléments des lettres et des sciences ; mais, par la variété d’objets qu’elle se trouva embrasser, elle permettait à toute vocation de se produire, et particulièrement à celle qui se manifesta chez lui de si bonne heure. À l’Université de Pavie, où il fut envoyé dès l’âge de neuf ans, il apprit la langue latine — une des deux clefs de toutes les autres études, — la philosophie naturelle, c’est-à-dire la physique d’Aristote, et, sous le titre d’astrologie, la géodésie, et tout ce qu’on savait alors d’astronomie, réuni aux sciences chimériques des pronostics, de l’astrologie judiciaire et de la cabale.

À ce même ordre d’études qu’évidemment il ne put qu’effleurer, appartenait aussi la géométrie ; mais il ne paraît pas que Colomb ait donné à cette partie si importante des sciences mathématiques toute l’application qu’elle méritait. L’imagination, qui fut toujours la plus puissante et la plus active de ses facultés, s’allia sans