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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/230

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qu’on pût réduire en esclavage, ou faire travailler aux mines, d’innocents Caraïbes, de pauvres Indiens anthropophages.

Et en même temps on reprochait à la nouvelle colonie de ne pas verser assez d’or dans les coffres de la métropole.

Il semble qu’il eût été plus simple d’aller remplacer au travail des mines ces infortunés Indiens ; mais le nouveau monde, le pays de l’or, était tombé dans un tel discrédit, qu’on netrouvait pour s’y rendre sous la conduite de son révélateur, que des meutriers, des voleurs, des forçats condamnés à vie ; et encore, à l’appât de la liberté, fallait-il ajouter, pour les séduire, la promesse de toutes sortes d’avantages et d’un prochain retour en Europe.

La perspective d’avoir à discipliner de tels hommes rebutait moins Colomb que les infimes tracasseries de ce Conseil des Indes, dont l’évêque Fonseca était toujours l’administrateur général. Un moment ces dégoûts parurent avoir tellement usé sa patience, que,