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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/245

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déjà installé au palais du gouvernement, Je citait, lui, Christophe Colomb, par-devant une commission composée de tout ce qu’avait l’Isabelle de plus hostile à l’Amiral et à ses frères.

Colomb à ce moment était en mesure de résister avec avantage à une lettre de cachet, qui ne pouvait qu’avoir été surprise. Guarionex, Behechio, Guacanagari, tous les Indiens, sur un mot de lui, sur un signe d’Anacoana, se seraient soulevés contre le nouveau gouverneur. Celui-ci s’attendait tellement à une résistance armée, que lorsque l’Amiral se présenta devant lui avec la confiance que lui donnait, je ne dirai pas son innocence, mais sa vertu, le misérable n’en pouvait croire ses yeux. Mais bientôt, remis de sa stupéfaction, il se vengea de la peur qui le glaçait encore en faisant mettre Colomb aux fers.

Un simulacre de jugement suivit cet acte inqualifiable, et après un mois de la plus rigoureuse captivité, Christophe Colomb — on croit rêver en lisant de pareilles choses, — Christophe Colomb, séparé de ses deux frères, embarqués sur un autre navire, partit pour l’Espagne chargé de chaînes.