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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/26

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dans les armées navales du roi Louis XI, et surnommé l’Archipirate. Un autre Colomb, distingué du premier par le surnom de Mozo (le jeune), faisait aussi parler de lui comme d’un vaillant amiral. Il commandait une petite escadre armée à ses frais, et, sous pavillon génois, mais à ses risques et périls, il faisait la course, jusqu’au delà de Gibraltar, tantôt contre les Barbaresques, tantôt contre les Vénitiens, rivaux de Gênes dans le commerce, Ces expéditions passaient pour lui avoir fait acquérir de grandes richesses.

De tels souvenirs et de tels exemples, sans cesse avivés dans l’esprit de Colomb par sa correspondance avec les siens, devaient trancher comme des spectres de lumière sur les traditions, les mœurs tranquilles et studieuses d’une ville aussi peu maritime que l’est Pavie, et nous ne doutons pas qu’ils n’aient causé de longues et fréquentes distractions au jeune écolier. Aussi, à peine eût-il appris les éléments de l’astronomie nautique qu’il brûla d’expérimenter en quelque sorte sur le vif, après en avoir obtenu le consentement de son père.

À cet effet, il retourna à Gênes, où, pendant quelques mois, il partagea avec Barthélemy, son frère, les humbles travaux de Dominique, dont la situation ne s’était pas améliorée. Peut-être à ce moment rencontra-t-il quelque opposition à des projets que nourrissait également Barthélemy. Mais enfin, pour l’un comme pour l’autre, la vocation l’emporta sur la tendresse et les appréhensions paternelles.

On peut croire en outre, malgré l’absence de preuves formelles à cet égard, que la renommée des navigateurs du nom de Colomb,