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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/25

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plus guerrier, et moins fastueux qu’à présent, mais la situation de la ville, une ville toute de marbre, la magnificence de ses églises, les richesses, la gloire qu’elle devait à ses expéditions maritimes, soit guerrières, soit commerciales, et enfin le caractère et les mœurs de ses habitants, en avaient déjà fait Gênes la Superbe.

Fière du rôle actif qu’elle avait joué dans toutes les croisades, émule de Venise qu’elle n’avait pu vaincre par ses armes, mais à à laquelle elle disputait plus heureusement le commerce des Indes, depuis longtemps elle avait écrasé Pise sa rivale, et le jeune Colomb, avant de se rendre à Pavie, avait dû passer maintes fois sous les portes de cette banque de Saint-Georges, où sont encore suspendues les chaînes du port de Pise, brisées par une flotte génoise. Dans ce même édifice, il avait pu tout enfant, admirer le griffon génois, tenant sous sa griffe l’aigle impériale de Fréderic et le renard pisan.

Ce qui avait dû surtout faire impression sur un enfant né et élevé dans la ville de Gênes, c’était l’activité de cette vie toute maritime qu’il était appelé à transférer de son pays natal à une patrie adoptive ; c’était l’éclat jeté par des victoires navales et des expéditions de commerce (l’un n’allait pas alors sans l’autre) sur des noms tels que ceux des Doria, des Fiesque, des Balbi, des Brignole, des Grimaldi, des Durazzo.

Déjà, en outre, à la suite des exploits de mer que rappelaient ces noms qui ne périront pas, on racontait à la Darse et sur le Vieux-Môle les hardis coups de main, les stratagèmes, les manœuvres savantes d’un certain François Colomb, capitaine