Aller au contenu

Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en faisant sacrer Charles VII dans sa cathédrale de Reims, rétablit l’unité française, de même Christophe Colomb, en reliant à jamais le nouveau monde à l’ancien monde, restaura l’unité humaine.

Que l’idée d’une pareille œuvre se soit offerte à lui, non pas sous cette forme un peu abstraite pour le temps, mais sous celle d’une mission religieuse, nous en avons mille preuves dans ses écrits, et accessoirement dans un grand nombre de témoignages contemporains.

Parmi ces derniers, un des plus concluants, et en même temps des plus curieux au point de vue pittoresque, est un croquis conservé au palais ducal de Gênes, et qui, s’il est, comme on le croit, de la main même de Colomb, donnerait une assez haute idée de son habileté comme dessinateur, Dans ce projet de tableau ou de fresque, qui représente allégoriquement le départ de Colomb pour le nouveau monde, le héros est assis sur un char dont les roues à palettes battent une mer agitée. À côté de lui, désignant et ouvrant la voie, est la Providence, La Religion chrétienne pousse en avant le char marin, que s’efforcent d’arrêter l’Ignorance et l’Envie. Chacune de ces figures est accompagnée d’une inscription qui en désigne le caractère et le dessin porte la marque dont Christophe Colomb usait pour signer ses écrits. On y observera son prénom figuré de manière à en rendre l’étymologie aussi frappante que possible.

Elle l’est davantage encore, et jointe à un rapprochement plus formel, dans la fameuse carte du nouveau continent, tracée en 1500 par Juan de la Cosa, de Biscaye, qui accompagna Christophe Colomb.