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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/98

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n’est pas le premier historiographe qui n’ait jamais pu faire un historien.

Venaient ensuite deux lieutenants : Niño, excellent marin et des plus déterminés, Juan Perez Matheos, mauvaise tête et mauvais cœur, Roldan qui ne valait pas mieux et devait trahir l’Amiral ; plusieurs officiers de divers grades, parmi lesquels Juan de la Cosa, plus tard célèbre par ses travaux d’hydrographie ; un interprète parlant toutes les langues, hormis, bien entendu, celles qu’il dut interpréter, et enfin deux enthousiastes amis de Colomb, servant en qualité de volontaires, ou, comme on dirait à présent, d’amateurs.

Plusieurs de ces hommes étaient Génois, deux Portugais, un Irlandais, un Anglais ; aucun n’était de Palos, soit que Colomb se fût prudemment souvenu de la résistance qu’il avait rencontrée, au dernier moment, chez les marins de cette ville, soit que ceux-ci eussent préféré servir sous les ordres des Pinzon leurs compatriotes.

La Pinta et la Niña n’étaient pontées qu’à l’avant et à l’arrière, comme la plupart des caravelles. L’ainé des frères Pinzon commandait la première, ayant pour lieutenant son frère François-Martin, et pour médecin, ce même Garcia Hernandez, ami de Perez de Marchena, et un des premiers comme des plus fervents adeptes de Colomb. L’équipage de la Pinta était de trente hommes.

Celui de la Niña n’en comptait que vingt-quatre, mais d’après le témoignage de Colomb lui-même, elle aurait pu en porter quatre fois autant, et l’événement le prouva. La Niña était commandée par Vincent Yañez Pinzon. Comme la Pinta, elle n’avait que des voiles latines, qu’on changea plus tard en voiles carrées.