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Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/8

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mienne l’oubli salutaire d’elle-même, ne souriez-vous pas de cette idée qui me vient de me raconter mes propres émotions et mes propres souffrances, les liens uniques qui me rattachent au reste des hommes ! Bon ! personne ne le saura, personne ne me jugera, et vous serez les confidents silencieux de ma faiblesse.

Au plus loin dont je me souvienne, je vois la bibliothèque telle qu’elle est, enfermée dans une tourelle dont les murs rongés de salpêtre verdissent et s’écaillent, meublée uniquement à l’intérieur de rayons surchargés de livres, qui partant du plafond descendent jusqu’au plancher, et d’un divan de cuir. Auprès de la fenêtre, ouverte sur une avenue de mélèzes, si droite, si longue, qu’à l’extrémité les deux bordures parallèles