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Page:Bergerat - Les Cuirassiers de Reichshoffen, 1870.djvu/15

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Non, ne te voile point, ô lune, éclaire-les !
Tisse-leur un linceul dans tes pâles reflets,
Car demain, reprenant sa course coutumière,
Le soleil envîra ta place en ces tournois,
Honteux de n’avoir pas une seconde fois
Dans le ciel immobile arrêté sa lumière.

Ils avaient été longs, ô Mac-Mahon ! si longs,
Que, lorsque le soleil éclaira les vallons,
Il les trouva déserts au pied du bois paisible,
Et l’ennemi trompé put voir dans le lointain
Marcher dans la rosée, à l’air frais du matin,
Notre armée invaincue et son chef invincible.