Aller au contenu

Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de place des Vosges ; on parlait aussi de nommer rue des Vosges la rue Royale. M. Méry, logicien s’il en fut jamais, imaginant alors que la dénomination départementale devait partout être substituée à la qualification royale, écrivit une lettre ainsi adressée : « À Monsieur le directeur de l’Académie des Vosges de musique. »

Et la lettre parvint.

Vous me parlez des eaux que je suis censé prendre et que je prends réellement, car je sais malade, et vous me demandez quelles sont celles que je préfère. Ce sont les eaux qu’on ne prend pas, celles de Bade. Pour les autres, n’en ayant essayé que d’une sorte, je ne puis établir de comparaison.

Je ne vous dirai pas comme César :

Veni, vidi Vichy ;


d’abord parce que le Journal des Débats est un journal français, grave, qui ne saurait permettre que l’on fasse dans ses colonnes un pareil abus de la langue latine, ensuite parce qu’en effet je n’ai point vu Vichy. Je suis allé de Paris et revenu ensuite (vous saurez pourquoi) aux eaux de Plombières tout bonnement.

Plombières est un puits creusé par la nature au centre des montagnes Royales (ou des Vosges, s’il vous plaît de leur donner encore ce vieux nom républicain). C’est triste l’été, c’est affreux l’hiver ; les environs seuls en sont charmants. Il faut donc absolument en sortir pour s’y plaire. Mais l’Empereur y était, et tout avait