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Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/142

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un air de fête, loin aux alentours, sur les montagnes, dans les bois et dans le puits. Partout des guirlandes de feuillage, partout des fleurs, des drapeaux flottants, de brillants uniformes, roulements de tambours, volées de cloches, harmonies militaires, vivat faisant retentir le vallon, bals, concerts, ascensions de montgolfières, députations municipales, joyeuses troupes de paysans endimanchés, superbes beautés enharnachées, comédiens du théâtre du Palais-des-Vosges venus de Paris, écrivains, artistes, savants, maires, adjoints, sous-préfets et préfets, célébrités sans autorité, autorités sans célébrité.

C’était une véritable et belle transfiguration.

Une manie des nouveaux venus ici est de chercher l’étymologie du nom de Plombières. On leur en donne plusieurs tirées de l’allemand, et du français, et du latin, et toutes plus tirées par les cheveux les unes que les autres. Eh ! mon Dieu ! Plombières vient de plomb. Le plomb est un métal, on ne le contestera pas, j’espère ; mais le fer en est un autre, et qui a bien son prix. Or les montagnes qui surplombent ce petit lieu sont pleines de minerai de fer, leurs eaux sont ferrugineuses et teignent les fossés d’oxyde de fer ; or si le fer, en sa qualité de métal, fait naturellement penser au plomb, n’en voilà-t-il pas plus qu’il ne faut pour justifier le nom de Plombières ? Cette étymologie, aussi naturelle qu’évidente, est la seule présentable. N’en parlons plus.

La population de Plombières se compose en été de