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Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/144

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aujourd’hui plus d’une belle dame de front, la loi crinoline le défend. Encore les atours de ces lionnes sont-ils toujours tachés et froissés à gauche et à droite par suite de leur frottement contre les murs.

Les détails que je vous donne là, monsieur, et ceux qui vont suivre, ne sont empruntés à aucun des nombreux ouvrages publiés sur Plombières ; vous pouvez m’en croire. Désireux de m’instruire, je n’en ai lu aucun ; et je vous donne le résultat de mes très-réelles et très-personnelles observations.

Il y a un salon à Plombières où l’on pourrait jouer au billard et lire les journaux, si les journaux et le billard n’étaient toujours, comme disent les garçons de café, occupés. On y prie le dimanche dans une modeste petite église ; mais il n’y a pas de cimetière ; je n’en ai du moins pas pu découvrir. Il paraît (cela tiendrait-il à la grande efficacité des eaux ?) qu’à Plombières on ne meurt pas. C’est pourquoi, sans doute, les habitants y ont tous l’air si vieux, et possèdent un si grand fonds d’expérience… en matière commerciale.

Trois occupations importantes partagent dans la saison d’été la journée des baigneurs. Ce sont le bain, la table d’hôte et la partie de plaisir. Ah ! la partie de plaisir ! c’est la partie pénible et vraiment cruelle du régime imposé par les médecins aux malades, et par les malades aux malheureux qui se portent bien. Vous en aurez la preuve. Le bain se prend en général le matin, soit aristocratiquement dans une baignoire placée dans un cabinet, comme à Paris, soit démocrati-