Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/217

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mine un opéra quelconque, fût-ce un chef-d’œuvre consacré par l’admiration générale, pour en faire le complément de la soirée que le ballet ne suffit pas à remplir, pour en faire un lever de rideau. Mais si d’aventure il naissait quelque bel opéra en trois actes, dont la durée, par conséquent, serait insuffisante à occuper la scène de sept heures du soir à minuit, ferait-on un lever de rideau avec quelque fragment de ballet ? Dieu du ciel, quelle honte ! la danse ne la subirait pas.

Abîmons tout plutôt : c’est l’esprit de la danse !






Les danseurs poëtes.


Un danseur disait en parlant d’un de ses propres entrechats : C’est une poignée de diamants jetée au soleil ! En voyant Mme Ferraris dans le Cheval de bronze, un autre s’écria : C’est une rose emportée par le vent dans un tourbillon de turquoises, de rubis et de poudre d’or.