Aller au contenu

Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Arnal est devenu un des habitués de mes concerts ; il s’est cru obligé en conscience de les suivre. C’est un homme d’honneur…

Adam est un bon enfant ; il s’est repenti, dix ans après, d’avoir accepté cette tâche de caricaturiste ; et depuis lors, il n’a plus chargé que l’orchestre de Grétry et de Monsigny .   .   .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Quant à vous, vous êtes resté, ce me semble, le même homme d’esprit sans fiel que je n’ai pas connu jadis, et je suis bien heureux, maintenant que je vous connais, de pouvoir quelquefois me livrer avec vous à ces bons rires homériques qui font tout oublier.

J’avoue pourtant n’avoir pas retrouvé votre ancienne gaîté dans la lettre que vous m’avez écrite cet hiver à Londres, et à laquelle je réponds. J’en suis bien aise ; car, en revoyant la belle France, j’ai senti, moi aussi, un singulier serrement de cœur, et mon rire n’est plus si facile. Rien d’ailleurs ne rend sérieux comme une banqueroute, et je viens d’en essuyer une assez désagréable, de l’autre côté du détroit.

Mais puisque vous m’avez demandé le récit de mon voyage en Angleterre, c’est celui d’une pérégrination musicale en France que je vous ferai. Je l’entrepris en 1845. Je n’avais alors de ma vie mis le pied dans une salle de spectacle ou de concerts française hors de Paris.

Je venais de donner quatre matinées festivalesques dans le Cirque des Champs-Élysées, et je sentais que