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Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/297

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celui dans lequel il est question de musique ; de là les Divins airs, les Concerts des Enfers, et les Litanies de Gabriel, qui vous ont, je le crains, un peu effarouché. Que serait-ce donc si j’eusse continué ma citation, et reproduit en entier le refrain de cet hymne damnable :

Vive l’enfer ou nous irons !
Venez, filles
Gentilles ;
Nous chanterons,
Boirons,
Rirons,
Et toujours gais lurons,
Nous serons
Ronds.


Ceci eût été vraiment coupable et mériterait un blâme sérieux ; mais je m’en suis gardé ; j’ai trop d’horreur du scandale, et je suis trop convaincu de la vérité de la parole évangélique : Malheur à celui qui scandalisera son prochain ; il vaudrait mieux pour lui s’attacher au cou une meule de moulin et s’aller jeter dans la mer. En conséquence, bien qu’il ne me soit pas absolument prouvé que j’aie le droit de vous appeler mon prochain, dans le doute, comme je ne me sens pas en ce moment disposé à prendre la détermination sérieuse, et relative à la mer, dont parle l’Évangile, je me suis abstenu, autant que je l’ai pu, du scandale. D’ailleurs, le contraire fût-il malheureusement arrivé, comment ferais-je pour me conformer au texte du saint livre ? Il est facile, sans doute, de s’attacher au cou une