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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/101

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marquer tant d’ingratitude en apparence, bien qu’il ne fuſt que mal-heureux en effet. Menfroy luy répondit genereuſement qu’il n’eſtoit point ſurpris que le Prince de Majorque obeït aux ordres de ſon pere, & que les actions ne pouvoient étre criminelles quand l’intention eſtoit innocente. Là deſſus il le renvoya, & ces deux Princes ne ſongerent plus qu’à faire leur devoir. La mêlée fut fort ſanglante de part & d’autre, l’avant-garde de l’Armée de Sicile mit en deſordre celle d’Amaldée, qui venant pour la ſoutenir avec le corps de bataille qu’il commandoit en perſonne, trouva Menfroy en teſte ; il le voulut éviter, & le Roy de Sicile ne voulant pas s’attacher à luy par le même motif, tourna ſa fureur ſur le reſte de la flotte ennemie qu’il coula preſque toute à fond, & aprés cinq ou ſix heures de combat, il eut enfin par une grande victoire, le même ſort qu’il avoit toûjours eu, mais elle luy couta bien cher, puis que Federic & l’Amiral ne ſe trouverent plus parmy les vainqueurs, ſi bien que l’on douta lequel avoit le plus perdu de Berranger ou de