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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/102

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Menfroy. Voicy comme la choſe s’étoit paſſée.

Amaldée, comme nous avons dit, voulant épargner Menfroy, ne ſçavoit pas que ſe jettant ſur l’arriere garde de la flotte de Sicile, il attaquoit Federic. L’Amiral fit ſon devoir avec beaucoup de vigueur ; mais dans le temps qu’ils s’approcherent d’aſſez prés pour pouvoir diſcerner les objets, Federic apperçeut le Prince de Majorque dont la triſteſſe ſembloit le payer de toute celle qu’il luy avoit cauſée. Cette veüe luy donna un tel trouble, qu’il ne ſçavoit plus ce qu’il faiſoit ; il ſe ſentoit ſi mal défendu contre luy, qu’il ne ſongea plus à ſe deffendre contre les autres, & Amaldée tomba auſſi dans un ſi grand deſordre à la veüe de ce Prince, qu’il ſembla le communiquer au reſte de ſon Armée. Mais à qu’elle extremité ſe trouverent-ils tous deux reduits quand les Siciliens animez par la mort de l’Amiral qui venoit d’eſtre tué d’un coup de trait, accrocherent le vaiſſeau d’Amaldée, avant que ces deux Princes euſſent deliberé ce qu’ils devoient faire, leurs ſoldats ſe mêlerent avec une furie