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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/104

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ils demeurerent quelques momens en cette poſture, goutant une certaine douceur malgré toutes leurs agitations, qui les empeſcha de ſonger méme à l’état où ils étoient ; puis Federic ſe debaraſſant de ſes mains, luy dit foiblement, ne ſuſpendez point les effets de mon devoir, laiſſez moy du moins mourir à la deffenſe des miens. Helas ! luy repartit Amaldée avec une douleur inconçevable en voyant qu’il s’éloignoit, quel party prendre pour faire ce que je dois, & pourquoy nous obſtiner à la guerre quand nos cœurs ſont en paix ? Federic eut quelque dépit de s’eſtre attiré ces dernieres paroles. Quelques ſoldats d’Amaldée en patirent pour ſe venger peut-eſtre de la tendreſſe que leur Prince luy inſpiroit ; il porta ſans doute de terribles coups & ſe meſlant au travers de mille épées, le Prince de Majorque eut mille allarmes pour ſa vie. Il tacha de faire finir le combat ; les ſiens avoient l’avantage en cet endroit, où eſtoit ramaſſée la meilleure partie de leurs forces. Le peu de ſoldats qui ſuivoient Federic ſuccomberent ſous le nombre, le reſte perit & fut