Aller au contenu

Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui reparoit aſſez la foibleſſe de leurs Princes, & Federic ſe voyant maiſtre de ſa conduite par la mort de l’Amiral, aprés avoir balancé quelques momens ſur la reſolution qu’il devoit prendre, ſe repentant tout d’un coup de ſa moleſſe, ou plutoſt n’ayant ſçeu rien déterminer, ſuivit je ne ſçay quel emportement, qui le força d’entrer l’épée à la main dans le vaiſſeau d’Amaldée : c’étoit plutoſt pour luy offrir ſon cœur, que pour perçer le ſien. Il demeura ſi éperdu, qu’Amaldée eut le loiſir de ſe remettre de ſa premiere émotion, & luy preſentant ſon épée perçez genereux Prince, luy dit-il, perçez ce perfide cœur, qui n’a oſé ſuivre ſes mouvemens, & qui n’a pû m’empeſcher de faire une action indigne de l’eſtime que j’ay pour vous. Federic eſtoit ſi tranſporté de ce qu’il avoit fait, & de ce qu’il voyoit faire au Prince de Majorque, que reculant il fit un faux pas, & penſa tomber dans la mer, mais Amaldée le ſecourut, & negligeant tout autre ſoin, il en rendit ſeulement à la perſonne qui l’interreſſoit ſous un nom emprunté. Il l’avoit pris par la main, &