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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/112

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maximes, luy dit-elle en le regardant fixement, penſez-y, & avec le temps vous en ſçaurez d’avantage. Là deſſus elle ſe retira dans ſon cabinet ſans attendre ſa réponſe, peut-eſtre de peur d’en entendre une peu conforme à ce qu’elle ſouhaittoit trop ardemment pour ne rien craindre, & peut-eſtre auſſi pour cacher ſa rougeur, car quelque uſage qu’on ait des intrigues, on rougit toûjours d’aimer la premiere, ſoit de honte ou de dépit, Federic demeura aſſez ſurpris, & prévoyant que la paſſion de la Reine luy pourroit attirer des affaires, il balança quelque-temps s’il en feroit confidence au Prince de Majorque, peut-eſtre en ſeroient-ils venus à une plus entiere, la conjoncture eſtoit favorable, mais ils eſtoient deſtinez à d’autres évenemens, & ce dénoüement fut reculé par une perſonne intereſſée… Federic attendoit Amaldée qui ſe promenoit tous les ſoirs avec luy, il avoit à peine fait quatre pas, qu’il fut ſuivy d’un jeune cavalier qui ſe fit reconnoiſtre pour l’Amirale. Sa ſurpriſe fut grande, qu’eſt-ce-cy, Madame, luy dit-il, mes jeux me trompent ſans doute ; non luy dit-elle, vos jeux